Arthur Jobin, une abstraction emblématique par Jean-Pierre Bonomo

 

Introduction

Sous ses attributs les plus rigoureux l’art incite parfois à de subtils jeux d’esprits. Les «peintures emblématiques» imaginées par Arthur Jobin en sont un exemple éloquent. Syntaxe sévère ou évocations érotiques? Abstraction pure ou symboles de notions abstraites? Peintures ou objets de culte ?

Tout en obéissant rigoureusement à l’objectivité d’un langage géométrique, ce cycle initié en 1969 suscite, en effet, toute une série d’interrogations soumettant le spectateur à la subjectivité de son interprétation et lui permettant d’appréhender la dimension critique d’une œuvre née à la fin des années 40. Très vite, Arthur Jobin fera figure de pionnier : alors que la Suisse alémanique, ouverte assez tôt aux avant-gardes européennes,
permet à ses artistes d’assimiler rapidement les avancées esthétiques, Arthur Jobin, en 1950, est le premier peintre suisse romand à exposer des œuvres abstraites dans une région, quant à elle, impuissante à inventer sa propre modernité.

Il est nécessaire, pour comprendre l’œuvre de l’artiste de la situer dans le contexte de ‘migration des esthétiques’ dont se nourrit la Suisse depuis le début du XXe siècle. Car, comme toute œuvre d’artiste suisse, la peinture d’Arthur Jobin s’ancre dans une longue et complexe histoire des contacts de la Confédération avec les capitales artistiques européennes; contacts qui paraissent essentiels à l’élaboration d’une identité artistique suisse.

Lire l’étude de Jean-Pierre Bonomo sur Arthur Jobin

Laisser un commentaire